Un petit paradis pour les touristes. La plage du Veillon est un des joyaux de la côte de Lumière, située en Vendée, sur la commune de Talmont-Saint-Hilaire. Près d’un kilomètre de sable borde une côte sauvage, où les courants peuvent être capricieux. Cinq nageurs sauveteurs sont présents quotidiennement pour assurer la sécurité des nombreux vacanciers, qui peuvent être jusqu’à quatre mille par jour.
Ce 21 juillet 2023, voiles de kitesurf et cerfs-volants colorent le ciel du Veillon. Les estivants profitent d’une mer calme malgré un vent puissant, qui contraint les plus frileux à se couvrir. Vers 17 heures, l’atmosphère tranquille de la plage est brisée par les cris stridents d’une femme. « Est-ce que quelqu’un a vu mon fils ? Il est roux, il a 11 ans », demande-t-elle à chaque personne qu’elle croise, au bord des larmes. Affolée, elle prend la direction du poste de secours.
Les recherches s’organisent pour retrouver l’enfant
Quentin est chef de poste. Responsable du dispositif de surveillance, il accueille la mère désemparée. Il la rassure, puis la questionne sur l’apparence de son fils et organise son équipe. « Pendant ce temps, deux sauveteurs au bord de l’eau continuaient à surveiller les baigneurs, raconte le Vendéen. Un autre était en vigie au poste et les deux derniers en 4×4 pour patrouiller sur la plage. » Tous veulent retrouver Léo, un garçon fin aux cheveux roux, de 1,40 m, vêtu d’un t-shirt blanc, d’un short bleu foncé et d’une casquette noire.
L’hypothèse que l’enfant soit dans l’eau est rapidement écartée. « Il y avait peu de baigneurs et aucun ne correspondait à sa description », précise Quentin. De plus, la mère signale aux sauveteurs que Léo refusait de se baigner quelques heures plus tôt, ce qui a déclenché une dispute avec son frère, puis sa disparition.
Il est 18 heures. L’affluence diminue sur le sable, mais toujours aucune trace de Léo. Tout le monde pense alors que l’enfant a quitté la plage. « Nous avons contacté la gendarmerie pour nous aider dans nos recherches sur le parking et l’esplanade du littoral », explique Quentin.
« Je n’ai jamais cherché un enfant aussi longtemps »
Consternée, la mère de Léo tremble, craignant un enlèvement. « La famille a fait près de deux heures de route pour venir au Veillon, c’est impossible qu’il soit rentré chez lui », déduit le chef de poste. Le rayon d’action s’étend au parking. Chaque voiture est arrêtée par un nageur sauveteur, qui décrit Léo à ses occupants. En vain, l’enfant demeure introuvable.
Le miracle intervient finalement à 18 h 40, à quelques kilomètres de la plage, pendant la patrouille des sauveteurs. « Nous l’avons retrouvé sur le sentier côtier, à mi-chemin entre le Veillon et le port de Talmont, relate Quentin. Pour lui, tout allait bien, il était tout tranquille, mais très gêné de voir sa mère triste et ce monde à sa recherche. » Énervé, l’enfant a marché près de 2 kilomètres pour se calmer ! Sauveteur depuis 2005, Quentin se souviendra de ces investigations de près de deux heures. « Généralement, les enfants perdus sont plus jeunes et on nous les ramène rapidement, analyse l’homme de 36 ans. Je n’ai jamais cherché un enfant aussi longtemps. »